Muriel et Basile
Thématique(s)
En bref
- Durée : 1h30 à 1h45
- Publics : tout public
- Création : 2020
Gesticulant.e
- Localisation : 13610, Saint Esteve
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Enfants de Sans terre
Chronique d'une puissance confisquée
On a pris l'ascenseur social. On voulait améliorer le bâtiment collectif, que chacun s'y trouve bien. Mais l'économie sociale et solidaire n'y peut rien: les fondations sont pourries, les étages sont verrouillés et les voisins de pallier ne se connaissent même plus. Un truc a foiré et on est bien emmerdé·e·s pour changer les règles de la copropriété. Alors on a pris l’escalier - les gilets jaunes avaient bloqué l’ascenseur - et on est descendu·e·s tout en bas. Sous les fondations, il y a la terre...privatisée.En allant explorer les sillons creusés par les paysan·ne·s Sans Terre brésilien·ne·s, on découvre un désarroi transformé en puissance collective. Une histoire qui fait écho à celle de la paysannerie lors de la Révolution Française, à celle des migrations massives et forcées des champs vers les villes, à celle de la confiscation de notre moyen de production le plus essentiel…mais aussi à celle des ZAD et autres usages utopiques.Et si la terre appartenait à tou·te·s celles et ceux qui l'habitent?Le/La gesticulant·e
On bossait pour des fermes de maraîchage bio qui font de l'insertion. Le monde paysan nous a embarqué, comme un truc essentiel à ne pas louper. Le monde de l'insertion nous a fait douter, de plus en plus. A quelle vision de société on participait ? L'impératif d'insertion sur le marché de l'emploi, le mythe de la lutte contre le chômage de masse... ça sentait l'embrouille. On a aussi côtoyé des luttes, de NDDL aux Sans Terre du Brésil en passant par La Plaine à Marseille.
On a creusé un peu l'histoire du monde paysan dans la tourmente capitaliste. Et on a vu que l'exclusion de masse était un processus très bien orchestré au cours des deux siècles passés : priver les gens de la terre pour en faire une main d’oeuvre bon marché... et faire de cette terre un bien marchand contrôlé par une minorité. Mais on a aussi vu que la terre pouvait réunir et émanciper des masses de gens. Et on sait ce qu'on veut, grâce à celles et ceux qui y oeuvrent déjà : une propriété communautaire de la terre, débarrassée des logiques individuelles du
marché. On est en chemin, et cette conférence gesticulée en fait partie.
Muriel & Basile