Je suis artiste interprète et co-directrice de cie depuis plus de 20 ans.je me suis tournée vers la conférence gesticulée pour (enfin!) mettre le fond au devant de la scène, et la forme et l'esthétique en arrière-plan, partager de l'analyse politique, et proposer à l'assemblée de s'en emparer, de creuser, d'agir. Dans mon milieu on appelle ça "faire un spectacle chiant". Voilà : j'ai été prise d'une furieuse envie de faire "un spectacle chiant", qui en plus sort du réseau feutré des lieux de la consommation culturelle.Le catalyseur de cette petite bascule ? Mes déboires de travailleuse intermittente du spectacle,  et plus particulièrement 2 événements de vie : avec la sécu au moment de mes demandes de congés maternité, et avec Pôle emploi lors d'une démarche anti-fraude dite "étude mandataire" déclenchée par ses algorithmes de "lutte contre le chômage"....! Et déjà avant ça en sous-terrain : en tant qu'artiste porteuse de projet toujours appelée "ma p'tite" au bout de 20 ans de métier, en tant que mère de 2 enfants en emploi discontinu avec des horaires décalés en milieu majoritairement masculin "mais qui s'occupe de tes enfants?!", en tant qu'artiste qui doit échanger et construire non pas avec des partenaires culturels ou des conseillers institutionnels, mais des délivreurs "d'aides", des directeurs "charitables", car on le sait bien l'artiste peut vivre d'amour et d'eau fraîche tant qu'elle assouvit son besoin impérieux de monter sur scène !... Le salaire et les besoins en coproduction c'est un peu des caprices non ? Qui ne sait pas que la précarité est la meilleure contrainte pour la créativité ?.... En tant que chômeuse aussi qui fait face à la violence institutionnelle de Pôle Emploi, et aux politiques de lutte contre les chiffres du chômage, et puis socialement encore puisque comédienne c'est pas un vrai travail "comédienne super ! et sinon tu fais quoi comme métier?"aujourd'hui, je suis toujours artiste-interprète, je suis syndiquée et militante et j'ai ajouté un volet éducation populaire à mon activité, et je me demande bien "comment (re-)mettre du politique dans nos collectifs et pratiques de travail"au plaisir de se rencontrerHélène

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