Philippe CAZENEUVE
Date
- Jour : 05 Avr 2024
- Heure : 18h00
Lieu
- Médiathèque l'Aïga - Izon (33)
En savoir plus
- La conférence : page complète
05/04/2024 – Philippe Cazeneuve – Médiathèque l’Aïga – Izon (33)
Nouvelle version actualisée en Juin 2023 !
Et si l'Intelligence Artificielle n'était qu'une escroquerie ?
L’actualité de la robotique et de l’Intelligence Artificielle nous apporte sans cesse de nouveaux sujets de controverses. Après les assistants vocaux personnels, la voiture sans chauffeur, la livraison par drones… voici les « chatbots intelligents » (ChatGPT…), les systèmes de décision construits sur des masses de données collectées à notre insu, qui posent la question du statut juridique de la « personne électronique ».
Après TIC-TAC, la grande accélération vers l'Anthropocène, conférence gesticulée qui questionnait le rôle du numérique sur l’accélération de nos rythmes de vie, Philippe Cazeneuve poursuit l’exploration de des rapports complexes et complexés des humains avec les technologies.
L’intelligence collective plutôt que l’intelligence artificielle
(Interview)
Pourquoi le thème des robots ? En quoi la question te touche-t-elle personnellement ?
J’ai une formation de sociologue et dans les années 80, comme je m’intéressais à la pédagogie dans la formation pour adultes, j’ai commencé à travailler dans une boite qui développait des logiciels d’Enseignement Assisté par Ordinateur. « Des ordinateurs qui prennent la place des professeurs ! » C’est comme ça que c’était perçu par beaucoup d’enseignants. Après quelques années, j’ai repris des études, participé à des projets de recherche en pédagogie pour mieux comprendre pourquoi ces outils étaient loin d’être aussi efficaces qu’on le proclamait. Je me suis intéressé aux recherches de Seymour Papert sur la création d’environnements d’apprentissage, tels que la tortue Logo. On peut utiliser des ordinateurs ou des robots pour que des enfants apprennent à programmer, ou bien les utiliser pour programmer les enfants. Ce n’est pas exactement la même chose …
Bernard Stiegler, dit que les technologies sont des Pharmakon, au sens de la racine grecque qui a donné pharmacie, pharmacopée … c’est à dire que c’est à la fois un poison et un remède. Ce qui est dangereux, utilisé à dose homéopathique, a le pouvoir de nous soigner. Ces outils numériques ou robotiques, ont une puissance de nuisance exceptionnelle. Si on veut lutter à mains nues, la partie est perdue d’avance. Mais utilisées à dose plus faible et adaptée, ces technologies pourraient avoir moins d’effets négatifs et se révéler au contraire des leviers utiles pour lutter contre une société entièrement automatique.