Marc Pion

 

La 5e édition du festival de conférences gesticulées T’es toi, j’te cause qui se déroule du 20 au 30 janvier 2022 dans le Finistère sud à l’initiative de la MJC de Trégunc est l’occasion de revenir avec son initiateur, Marc Pion, sur la naissance de ce festival en 2014.

Comment t’est venue l’idée d’organiser un festival à Trégunc (29) ?

Marc Pion : Le point de départ de l’idée d’un Festival, c’était permettre à des gens qui ne tournaient pas beaucoup leur conférence de les montrer … La première année à Trégunc début 2014, il y avait des gens qui voulaient réfléchir sur l’Agriculture. Alors j’ai donné ma conférence « Du tracteur à l’âne » … mais on avait fait à la suite un atelier « Comment installer des paysans dans le Pays de Concarneau ». Il y a eu un truc informel qui s’est instauré et on a participé à l’installation de 4-5 paysans au total, donc c’était plutôt chouette. Il y a eu un truc aussi sur la Santé, on avait fait venir Benjamin Cohadon … il y a eu une asso qui s’est montée après le Festival, il y a eu tout un tas de réflexions, ça a été très long de trouver un local … mais du coup 8 ans après, il s’ouvre un Centre de Santé à Concarneau début 2022 !

Quelles étaient les structures impliquées dans cette organisation ?

Marc Pion : Pour cette première édition, il y avait des relations très fortes entre ATTAC, la Ligue des Droits de l’Homme et la MJC de Trégunc qui organisait régulièrement des RDV citoyens. J’étais membre d’ATTAC à l’époque et je leur avait dit si vous voulez, je peux demander à tous les gesticulant·e·s de ma formation de venir, on organise le festival, on fait ça au chapeau, on les accueille et on partage les frais … Il y a eu 6 ou 7 conférences sur un week-end, dans le même lieu, à la MJC de Trégunc.
On a aussi ajouté un truc très fort pour la soirée de lancement, c’était des personnes d’ATTAC qui intervenaient. Chacun a fait 15 mn environ sur un thème commun autour de « l’avenir de la Planète », ça a duré en tout 1h30. Il y avait des pessimistes, des optimistes … la salle était pleine à craquer et ça a lancé le Festival. C’était une ambiance très particulière. Il y a des gens qui venaient de loin, alors on a aussi fait de l’hébergement militant de spectateurs.

Comment cela a-t-il évolué ?

Marc Pion : Ensuite, dès la 2e édition en 2016, on a voulu touché un plus large public, on a demandé à d’autres associations et là le poids des institutions est devenu plus important et on s’est éloigné progressivement du projet initial. Mon idéal, c’était de faire un festival qui permette de faire venir plein de gens, d’utiliser le fric pour financer la venue et l’hébergement des gesticulant·e·s.

Depuis deux éditions, cela a pris une autre direction, cela tend à devenir uniquement de la programmation de spectacles et donc je me suis retiré de l’organisation.

Tu as aussi inspiré l’idée d’un Festival dans le Forez à Goutelas (42) …

Marc Pion : En octobre 2013, quelques mois après la fin de ma formation Monte ta conf’, j’ai participé à un regroupement et petit festival en plein air à la ferme de La Gando à Juvardeil (49) à l’initiative de Lionel Barbot. Il y avait Benjamin Cohadon, Régine Mary, Selma Reggui, Juliette Ryser

Puis peu de temps après, je suis allé jouer ma conf à Boën, dans les Monts du Forez et j’étais surpris d’avoir autant de public. Irène Guyot qui organisait, m’a fait visiter le château de Goutelas et je lui ait tout de suite dit que ce serait un lieu génial pour faire un Festival de conférences gesticulées en pouvant héberger sur place les participant·e·s à un regroupement. C’est ce qui s’est passé l’année suivante !

(Entretien téléphonique réalisé le 20 décembre 2021 par Philippe Cazeneuve)