21/02/2025 – Christophe Rohou – bar l’audomarois

A la génération de mon père, les boomers, à la mienne, comme à celle de mes enfants, nous a été vendue une France plus juste par le travail et l'école. Le fameux ascenseur social récompenserait les travailleurs méritants pour le meilleur des mondes libres ! Ingénieur pédagogique ayant pris cet ascenseur, j'ai désenchanté de cette fable. Il m'a fallu un burnout auquel succéda une longue chute, pour retracer ma petite histoire au regard de la grande : les années 80 de mon enfance ont été marquées par le début du néolibéralisme en France qui mettait fin aux 30 glorieuses, par la construction d'un discours idéologique et antidémocratique qui se fout des inégalités et, nourri par elles, entend nous convaincre du bien fondé de la valeur travail. Le but ? Nous contraindre au travail, quel qu'il soit, quel que soit son salaire et ses conditions, et nous imposer une guerre psychologique, une véritable "guerre civile", qui n'a besoin que d'une chose pour perdurer : notre résignation. Ma conférence gesticulée est le souhait de la contrer, en invitant à regarder notre histoire commune, à sortir de la honte, et à enfin reprendre la main sur l'essentiel : décider collectivement du travail.

Agenda, bibliographie, visuels et affiches sur https://www.chris.rohou.fr

Les conférences gesticulées EnsAignement à distance et La valeur travail, tu l'aimes ou tu en crèves forment une duologie.

Toutes les deux explorent deux faces de la même histoire, celle d'un enfant des classes populaires né en 1973, nourri de science fiction, de désir de progrès et d'émancipation, devenu ingénieur pédagogique. Et paf ! Panne d'ascenseur : harcèlement, burnout, déclassement social ...
Mais chacune a son angle d'attaque : l'Ecole pour la première, la valeur travail pour la seconde. Et pour les explorer et les comprendre, elles passent par une tentative de synthèse des mêmes sujets : la raison de la société néolibérale, les 30 glorieuses, le tournant des années 80, le mérite, le travail, le management et l'évaluation comme formes premières de gouvernementalité...