Nadège - Conférence gesticulée "J'aurais dû m'appeler Aïcha"

Date

  • Jour : 13 Juin 2023
  • Heure : 20h00

Lieu

  • La maison ouverte
La Maison ouverte 17 Rue Hoche, 93100 Montreuil, France Île-de-France Voir la carte

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J’aurais dû m’appeler Aïcha [ou l’identité française en question]

Un mois avant ma naissance, la mère de mon père décède.

La tradition veut que la première fille née après ce décès hérite du prénom de la défunte.

Ma grand-mère s’appelait Aïcha. Elle était Algérienne.

Pourtant, je m’appelle Nadège.

Trois quart Algérienne, un quart Française. Algérienne de sang, Française de sol. Pas tout à fait Française, pas vraiment Algérienne.

Pour les descendants d'Algérien.nes, il y a comme une zone grise : une histoire coloniale mise sous silence, une guerre faite "d’événements", des représentations racistes et des inégalités qui perdurent. Intégrée par l'école républicaine, bercée par le mythe national, j'ai joué le jeu de l'intégration. En m'assimilant, j'ai refoulé une partie de mon héritage. Je fais aujourd’hui marche arrière en prenant bien soin de ramasser un à un tous les indices et de reformer le puzzle de mon histoire, de notre histoire pour mieux la déconstruire.

Alors que les débats identitaires grondent en France et qu’il y a comme une injonction à choisir son camp, comment s'émanciper d'identités qu'on voudrait nous imposer et trouver sa propre voie ?

 

Retours presse :

"Contre l’oubli et l’effacement, elle choisit de détricoter les clichés, de s’approprier un legs de luttes oubliées ; elle défriche sa propre voie, opte pour l’hybridation. Le seul chemin possible, dans ces temps d’obsessions identitaires empoisonnées." 16 juillet 2023, Rosa Moussaoui, L'Humanité

 

Retours spectateurs :

«A sa manière, elle parvient à faire passer un message et à nous emporter à travers un récit poétique original, documenté. Elle le livre avec engagement à travers un regard tendre, grinçant, drôle, précis, tout en apportant les informations factuelles sur les contextes qui ont rythmé son parcours de vie et celui de ses parents. Elle fait ainsi œuvre de pédagogie, de mobilisation et de catharsis. Ce faisant, elle sublime son algérianité, tout en se réappropriant sa francité, l’une comme l’autre non pas univoques mais ouvertes, plurielles, entremêlées. On l’imaginerait bien incarner une nouvelle Marianne-Aïcha, réconciliatrice des deux rives.»  Mustapha Boudjemai, spécialiste en politiques urbaines, sociales et culturelles

«J'ai eu la chance de voir cette conférence belle et très émouvante qui retrace l'histoire de France depuis la perspective de l'immigration postcoloniale. Elle aborde beaucoup de sujets pour mieux comprendre l'histoire de France, de ses rapports avec l'Algérie, la famille, la transmission et l'amour sous toutes ses formes. À voir en famille car le spectacle est adapté aux adolescent.es à partir de 14 ans. Allez-y nombreux.ses !» Lissel Quiroz, chercheuse à l’Université Paris 8, spécialiste du colonialisme

«J’ai eu la chance de voir deux fois la conférence gesticulée de Nadège et je ne me lasserai pas d’aller la voir une troisième fois. A travers le récit de sa vie, elle nous invite à interroger avec elle des concepts, comme immigration, intégration, assimilation, passing, etc… Ces mots peuvent nous paraître intimidants, mais Nadège nous guide avec beaucoup de bienveillance et un vrai amour pour la transmission à travers ces interrogations. Chaque propos est illustré à travers un exemple, ou bien de sa vie personnelle, ou bien d’une anecdote historique. Si vous avez toujours été curieux-se d’en savoir plus sur le racisme, comment il opère en France et quels effets il a sur celleux qui le subissent, la conférence gesticulée de Nadège est un excellent point de départ. J’étais très sensible aux différentes questions que Nadège y soulève, et je pense qu’il est grand temps que tout le monde les prenne au sérieux, afin que nous puissions y trouver des réponses collectives.» Mete, militant associatif

«Très beau spectacle /conférence. Qui bouscule, questionne. Le spectacle fait écho au vécu de ma mère ainsi qu’aux histoires que me racontait mon grand père. Merci Nadège de mettre des mots sur les maux de notre histoire collective. On pourra ensuite essayer d’avancer ensemble.» Badra, spectatrice

«Un mix entre intimité et récit collectif, émotion et réflexion politique et historique : 8 mai 1945 à Setif, Frantz Fanon, Hélène et les garçons, racisme intériorisé, décolonialisme, racisme d’Etat, honte, peur, révolte,complexes, déconstruction. No spoil mais c’est passionnant. De l’éducation populaire divertissant et conscient qui ouvre des débats sur nos histoires familiales et nationales et leurs non dits. Merci Nadège !» Sabrina, professeure des écoles, militante anti-raciste

Le lieu