Franck Lepage

Franck LEPAGE - Conférence gesticulée "Inculture(s) 2 - "Et si on empêchait les riches de s’instruire plus vite que les pauvres ?"

Thématique(s)

En bref

  • Durée : 4h (+ entracte)
  • Publics : Tout public
  • Création : 2010

Mots-Clés

Démocratisation, Éducation populaire, Histoire, Inégalités sociales, méritocratie, reproduction sociale

Gesticulant.e

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      Une autre histoire de l’éducation

      En 1792, la Convention auditionne le rapport du marquis de Condorcet sur l’instruction publique. Qui se souvient des autres projets d’éducation, dont celui de Mirabeau, de Talleyrand, de Rome, ou celui de Lepeletier de St Fargeau. A la différence de ce dernier qui interrogeait vraiment les conditions d’une égalité des apprentissages et des savoirs, le plan de Condorcet comporte un fort risque d’élitisme et une différenciation des citoyens par le savoir, difficulté habilement contournée par le recours ambigu au concept de « méritocratie » et l’indécente appellation « d’égalité des chances », définition littérale de l’inégalité. Deux siècles et 185 ministres plus tard, on pose toujours la question : « Comment concilier égalité des savoirs et méritocratie ? » On ne le peut pas ! La méritocratie et l’égalité sont inconciliables ! Ce sont deux principes opposés et il faut nécessairement choisir, le comble de la perversité étant de choisir la méritocratie en faisant semblant de désirer l’égalité. Si rien n’est fait pour changer l’école vers une école réellement égalitaire, le « marché éducatif » tel que promu par le traité constitutionnel européen imposé contre l’avis des Français règlera la question en mettant fin à l’éducation nationale et en libéralisant l’acte éducatif.

      Le spectacle utilise l’image du parapente (l’ascension aérologique) comme métaphore de l’ascension sociale. C’est donc tout autant une leçon de parapente. L’école reproduit les hiérarchies sociales, les confirme, les légitime. Ce n’est pas une école de l’égalité mais de l’inégalité, rebaptisée « égalité des chances ». C’est l’école de Condorcet. Pourtant, savoir cela, (et l’avoir vérifié personnellement) ne nous avance guère pour agir.

      La conférence emprunte à différents auteurs (François Dubet, Bernard Defrance, Jean Louis Derouet, Nico Hirtt, Bernard Charlot, André Antibi, Samuel Joshua, etc. ) et articule différents enjeux d’aujourd’hui :

      • Les pédagogies reproductrices d’inégalité : la notation individuelle, la « constante macabre »… (André Antibi).
      • La réussite scolaire et le rapport au savoir : l’école ne récompense pas le travail mais le plaisir (Bernard Charlot).
      • Les méthodes pédagogiques sans moyens supplémentaires,  qui confortent les inégalités d’accès au savoir (Samuel Joshua).
      • La confusion entre démocratisation et massification, la confusion entre l’erreur et la faute, le viol par l’école de tous les principes qui fondent une démocratie (nul ne peut se faire justice à soi-même mais l’enseignant note son propre enseignement, nul ne peut être puni pour un crime qu’il n’a pas commis mis les punitions collectives sont légion, etc.) (Bernard Defrance).
      • Le décrochage radical entre école et emploi, l’ineptie d’une école adaptée au « marché du travail ». Le contre exemple de l’université libre et ouverte aux travailleurs de Paris 8 Vincennes, entre 1969 et 1980, université sans notes, sans Bac, creuset qui a démontré qu’on pouvait se passer de la notation, et qui a été rasée par Jacques Chirac, Maire de Paris, en 1980.
      • La fin programmée des systèmes nationaux d‘éducation et la mise en place d’un « marché éducatif » (Nico Hirtt).
      • La coexistence impossible des trois missions (éduquer, instruire, former) dans une société de chômage de masse (Jean Louis Derouet).
      • Etc.

      Le/La gesticulant.e

      Franck Lepage, est un militant de l'éducation populaire, initiateur du concept des conférences gesticulées. Il a été jusqu'en 2000 directeur des programmes à la Fédération française des Maisons des jeunes et de la culture et chargé de recherche associé à l’Institut National de la Jeunesse et de l'Education Populaire. En 2007, il l'un des fondateurs de la coopérative d'éducation populaire Le Pavé (auto-dissoute en 2014). Il crée une première « conférence gesticulée » en 2006, un spectacle mêlant des éléments auto-biographiques de son expérience professionnelle et des références académiques (en sociologie notamment), lui permettant de développer une vision critique du rôle de la culture institutionnelle. A partir de 2010, il accompagne d'autres personnes au sein de coopératives d'éducation populaires, traitant de divers thèmes liant expérience personnelle et analyse critique dans des conférences gesticulées.
      Inculture(s) 1 - "L'Éducation populaire, Monsieur, ils n'en ont pas voulu ..."
      "Et vous, au fait, vous vous sentez cultivés ?" (avec Anthony Pouliquen)

      Galerie Médias

      Conférence complète (3h45)